Villefranche et sa rade

Villefranche et sa rade

Villefranche, port des Etats de Savoie

                                

    Citadelle      Theatrum Sabaudiae    hospitaliers     combat naval     barque sublime  rose des vents   H. d’Urfé

L’histoire de la rade de Villefranche au cours des siècles reste liée à la politique territoriale et à la stratégie économique de la Maison de Savoie.

 

En 1388, les comtes de Savoie entrent en possession des « Terres Neuves de Provence » (qui prennent ensuite le nom de Comté de Nice) : une précieuse façade stratégique sur la mer, bien que d’une modeste largeur, pour un territoire essentiellement alpin. Terre de frontière, le Comté eut un rôle important dans la politique européenne du XVIe siècle, période marquée par la lutte entre le roi de France François 1er et l’empereur Charles Quint pour l’hégémonie de l’Europe, ainsi que par la suprématie indiscutée de la flotte turque et les incursions des corsaires et pirates maghrébins dans toute la Méditerranée. En 1536, après la perte de son territoire à cheval sur les Alpes, la famille du duc Charles II de Savoie se réfugie à Nice ; c’est là que se tiendra un congrès décidé par le pape Paul III en 1538 pour tenter de rétablir la paix entre le roi de France et l’empereur. Congrès qui n’empêchera pas qu’en 1543 Nice, attaquée par les troupes et la flotte franco-turque de « l’alliance impie », soit l’objet d’un des sièges les plus importants de l’histoire de la Renaissance. La nécessité d’une défense contre les attaques venant de la mer fut une des principales préoccupations de l’empereur Charles Quint qui dépêcha sur les lieux, en 1550, son « Supremo Ingeniero », Gian Maria Olgiati. Emmanuel Philibert de Savoie, grâce à ses succès militaires dans les Flandres, comme commandant en chef des armées impériales, trouva son prestige personnel renforcé. Le traité du Cateau Cambrésis (1559) lui restitua la majeure partie de ses états et rétablit sa souveraineté sur le Comté de Nice. Surtout, il obtint le financement nécessaire pour terminer les travaux de défense côtière démarrés sous la direction d’Andrea Provana di Leinì. Commencée avec la transformation du château féodal de Nice, la chaîne de fortification « alla moderna » est complétée par le fort Saint-Elme à Villefranche (projet de Gian Maria Olgiati et Benedetto Ala, 1550-1560),

 


Le fort du Mont Alban

le fort de Montalban, sur la hauteur, et, plus tard, par le fort de Saint Hospice, sur la péninsule du Cap Ferrat. Une petite darse fut construite au pied du fort Saint-Elme pour accueillir les galères achetées par Emmanuel Philibert afin de se défendre des infidèles et se protéger des incursions maritimes.

 

La petite darse

A noter, en 1571, la participation des galères du duc à la bataille de Lépante qui vit l’anéantissement de la flotte turque. Les successeurs d’Emmanuel Philibert apportèrent une grande attention à l’entretien du front bastionné sur la mer et au port de Villefranche en engageant les plus grands ingénieurs militaires de l’époque. Dans son « Avertimenti sopra le fortezze di S.R.A. del Capitano Carlo Morello, Primo Ingegniere et logotenente generale di Sua Artigliera« , daté de 1656, cet auteur restitue avec une grande vérité l’allure de la rade et des forts de Villefranche que l’on retrouve également splendidement illustrés dans le « Theatrum Statuum Regiae Celsitudinis Sabaudiae Ducis Pedemontii Principis Cypri Regis » (Amsterdam, 1682), manifeste politique européen écrit pour célébrer la dynastie de la Maison de Savoie.

 


 

 

 

 

 

La citadelle de Villefranche (Alpes-Maritimes) a été édifiée en 1557. Vu du ciel, ses formes géométriques impressionnent. Jean-Louis Marques, délégué Fondation du Patrimoine des Alpes-Maritimes, se réjouit de la voir reprendre des couleurs. L’armée a vendu le fort à la commune en 1965. Classé monument historique, il a longtemps été laissé à l’abandon, avant une campagne de travaux lancée en 2019. Ils s’étaleront sur dix ans, pour un coût de dix millions d’euros. (France3 Régions_Reportage diffusé le 4 décembre 2022, sur France2) 

 

Patrimoine historique de Villefranche sur mer



Le patrimoine de Villefranche-sur-mer
Malgré la très forte urbanisation de Villefranche sur mer qui n’a pas toujours respecté les constructions anciennes, surtout dans les années d’après guerre, il reste de nombreux vestiges des siècles passés que nous avons essayé de répertorier. (travail effectué par Noé Sardet en 2004)
   

 


 


Le Theatrum Sabaudiae

Manifeste politique publié par les ducs de Savoie en 1682

 

 Cette description, la première du genre, est extraite du prestigieux «Theatrum Sabaudiae» ou, plus exactement

Theatrum Statuum Regiae
Celsitudinis Sabaudiae Ducis
Pedemontii Principis
Cypri Regis

publié en 1682, à la suite d’une commande des ducs de Savoie. Bien évidemment il ne s’agit pas d’un « guide touristique », au sens moderne du terme, mais plutôt, ce Théâtre des Etats de son Altesse Royale le Duc de Savoye, Prince de Piémont, Roy de Cypre , constitue un manifeste politique qui devait montrer aux autres puissances européennes, et principalement à la Cour de Versailles, l’étendue, l’opulence, la variété et la respectable ancienneté d’une principauté essentiellement alpine, à l’exception du comté de Nice, et qui aspirait à la dignité royale.

Charles Emmanuel II


L’initiative en revient au jeune duc Charles-Emmanuel II qui, encore placé sous la régence de sa mère, Marie-Christine de France, sœur du roi Louis XIII, incita, dès 1657, la Commune de Turin à faire la relation et à lever les plans, non seulement de la ville mais des lieux de plaisance des environs appartenant à leurs « Altesses Royales ». Le duc fit appel au célèbre éditeur d’Amsterdam, Joan Blaeu, qui avait déjà fait paraître un Theatrum illustré de gravures des principales villes de Flandres. La rédaction de l’ouvrage devait suivre un plan clairement établi faisant ressortir les différents thèmes choisis : la géographie, l’héritage de l’Antiquité romaine, la présentation des monuments et des églises, l’évocation des paysages ruraux et urbains, les productions de l’agriculture et de l’artisanat ; enfin, quelques précisions relatives aux hommes illustres. Faute d’un financement suffisant, les villes elles-mêmes devant contribuer à la dépense, dans un contexte économique désastreux, l’entreprise connut un retard considérable. Elle faillit même ne pas aboutir en raison d’un terrible incendie qui, dans la nuit du 2 au 3 février 1672, détruisit presqu’entièrement l’imprimerie des Blaeu qui employait alors pas moins de huit cents ouvriers.


Victor Amédée II


C’est alors que Charles-Emmanuel II décida de ne plus se limiter aux seules villes du Piémont mais de représenter également ses possessions d’au-delà des Alpes, la Savoie et le comté de Nice. Il faudra encore dix ans pour que le travail soit achevé, sous le règne de Victor-Amédée II. Pour la rédaction de l’ouvrage, on fit appel aux plus éminents spécialistes du duché. Citons parmi eux Carlo Morello et son fils Michelangelo mais surtout Giovanni Tommaso Borgonio pour les illustrations et les relevés topographiques, d’une étonnante précision. Quant à la direction éditoriale, elle fut confiée à Pierre Gioffredo, originaire de Nice, historien de la Maison de Savoie et précepteur du futur duc Victor-Amédée II. En janvier 1682, les Blaeu annoncèrent à la régente, Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours que l’ouvrage était terminé. La première édition du Theatrum, rédigée en latin, comprenait quarante-cinq exemplaires originaux, quatre autres immenses exemplaires dont les planches étaient colorées et un cinquième en noir et blanc. La livraison en fut faite par voie maritime. On fit construire en Hollande, où travaillaient les meilleurs charpentiers de marine de l’époque, deux navires, le « Saint-Victor » et le « Saint-Jean-Baptiste », à bord desquels les précieux volumes furent transportés, entre mai et novembre 1682. Les vaisseaux arrivèrent à Villefranche et de là un convoi de mulets achemina les livres rangés dans des tonneaux jusqu’à Turin. Cette première édition offerte en cadeau par la Régente aux différentes cours européennes, connut un large succès. Pour autant les éditeurs étaient loin d’être rentrés dans leurs frais. Aussi, en 1693, Pieter et Joan Blaeu décidèrent-ils de publier une seconde édition, cette fois en néerlandais pour rendre l’œuvre accessible à un plus large public. En 1700, leur gendre, Adriaen Moetjens, qui avait repris l’entreprise d’imprimerie, publia une traduction française. En 1725, un autre éditeur installé à La Haye, Rutgert Christophle Alberts, fit un second tirage en français, dont est tiré le texte présenté ici. Il faudra attendre 1960 pour qu’enfin une édition en italien soit publiée à Turin !


Description de la ville de Villefranche

VILLEFRANCHE de Nice, différente de Villefranche de Piémont, est éloignée de Nice d’environ deux milles vers l’Orient sur le bord d’un Golfe entouré de montagnes & de rochers, où les Alpes maritimes abaissant leur sommet forment un port entre deux promontoires, qui se recourbent ; dont celui qui est à l’Occident s’appelle Mons Bonosus ou Boson, & l’autre à l’Orient se nomme Male-langue. Pline, Ptolémée et les autres bons géographes de l’Antiquité l’ont appelé le Port d’Hercule de Monœcus, Herculis Monœci Portus ; qui est différent de la Rade de Monaco, comme parlent les Italiens, ou de Mourgues, selon les Français. Lucain fait mention de ce port et de cette Rade, dans le Liv. I de sa Pharsale, en ces termes :

Quâque sub Herculeo sacratus nomine Portus
Urget rupe cavâ pelagus ; non Corus in illum,
Jus habet aut Zephyrus ; solus sua littora turbat
Circius, & tutâ prohibet statione Monœci.

Et Ptolémée décrit séparément dans sa troisième carte de l’Europe, le Port d’Hercule, qui est Villefranche, & celui de Monœcus, qui est Monaco. Après l’embouchure du Var, dit-il, on rencontre sur la mer de Ligurie, Nice Colonie de ceux de Marseille, le Port d’Hercule, qui est Villefranche, les Trophées d’Auguste, c’est-à-dire Torbia, & le Port de Monœcus, qui est Monaco. Et Silius dans le Liv. XV. de la Guerre Punique, appelle les Collines d’Hercule, & les Rochers couverts de nuages de Monaco, les montagnes qui sont entre ces deux Ports, & que l’Itinéraire d’Antonin nomme les hautes Alpes : voici les vers de Silius Italicus :

Interea Rutulis longinqua per aequora victis
Herculei ponto coepere existere colles,
Et nebulosa jugis attolere saxa Monoeci.

Mais quand les Anciens parlent du Port d’Hercule de Monœcus, cela se doit entendre du Port de Villefranche. Et c’est, sans doute, en ce sens qu’il faut prendre ce que dit Tacite au Liv. III de son Histoire ; où après avoir rapporté que Fabius Valens, étant parti du Golfe de Pise, fut contraint de relâcher dans le Port d’Hercule de Monœcus, il ajoute que Marius Maturus, Gouverneur des Alpes Maritimes, n’était pas éloigné de là, étant à Cemenelion, ancienne ville maintenant ruinée, près de Nice, du côté du Nord.




Les Barbares s’étant emparé, dans la suite, de l’Italie & des Gaules, ce Port fut beaucoup moins habité, ceux qui demeuraient ayant laissé leur ancienne habitation près de la mer, pour mettre à couvert de l’invasion des Barbares leurs personnes & leurs effets, & s’étant allé établir sur le sommet d’une montagne, où ils bâtirent un fort, qui fut appelé dans la suite le Fort de l’Olivier, & qui dans les siècles suivants donna le même nom à ce port. Mais, de peur qu’il ne semblât qu’on abandonnait entièrement le rivage de la Mer, on bâtit au pied de la montagne un beau Monastère appelé de S. Marie de Beaulieu, dont S. Hospitius a été abbé. Ce saint, pour vaquer avec plus de liberté au service de Dieu, s’enfermait quelquefois dans une tour, située dans la presqu’île, où est présentement la forteresse nommée de Sant Sospir ; sur quoi on peut consulter Grégoire de Tours, dans son Histoire des Français, Liv. VI, Chap. 6. Il y avait aussi des cellules ça & là près du port, construites par des moines & par des ermites, principalement dans l’endroit où l’on voit encore des masures de l’église de S. Jean aux Crottes, & de S. Etienne de Cortina. Les choses demeurèrent en cet état, jusqu’en M.CC.XCV que Charles II, Roi de Jérusalem & des deux Siciles, & Comte de Provence, transporta les habitants du Mont de l’huile dans l’endroit qu’on appelle présentement Villefranche, ceignit le lieu de murailles & de tours, y bâtit une église consacrée à l’archange S. Michel, & fit conduire une fontaine dans la ville pour la commodité des habitants, qu’il honora d’ailleurs de plusieurs privilèges & exemptions, pour attirer dans ce port les marchands & les étrangers. Elle a aussi souvent été honorée de la présence des personnes du premier rang. Ce fut à Villefranche que se rendirent l’Anti-pape Benoît XIII, Pape parmi ceux de son parti, l’Empereur Sigismond & Ferdinand Roi d’Aragon, l’année M.CD.VI & la suivante, pour conférer ensemble. Béatrix, fille du roi de Portugal & épouse de Charles, duc de Savoie, y aborda en M.D.XXI avec la flotte qui l’escortait. Le Pape Adrien VI y fut en M.D.XXII & le roi de France François 1° en M.D.XXV lorsqu’après la bataille de Pavie il fut conduit en Espagne. En M.D.XXVII, F. Philippe Villiers de l’Isle Adam, grand maître de l’ordre de S. Jean de Jérusalem, après avoir perdu la ville de Rhodes, mena les chevaliers à Villefranche afin que, du consentement du duc de Savoie, ils demeurassent à Nice. En M.D.XXIX l’Empereur Charles-Quint, venant d’Espagne en Italie par mer, aborda à Villefranche ; & ce même prince y fit un plus long séjour en M.D.XXXVIII lorsque pour conclure la paix avec François Ier roi de France, par la médiation du pape Paul III, ces trois grands princes s’assemblèrent à Nice. Je passe sous silence divers autres papes & personnes du premier rang qui se sont rendus à Villefranche en divers temps & où elles ont été très commodément & très bien reçues ; comme cela est arrivé de notre temps & du temps de nos pères aux archiducs d’Autriche, au cardinal infant, à la reine d’Espagne & à l’impératrice. Mais afin de rendre ce port plus assuré, Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, y fit bâtir une citadelle sur un rocher qui commande le plus la mer & qu’il fallu couper pour cet effet avec le fer & le feu ; il la munit en même temps de plusieurs grosses pièces d’artillerie, y mit une bonne garnison ; & en donna le gouvernement à André Provana de Layniasco, comte de Frosasque, auquel y confiera aussi le commandement des galères qu’il avait fait construire, dont deux furent données à l’ordre de S. Lazare & à celui de S. Maurice. Le même prince fit encore bâtir le fort de S. Alban sur le sommet de la montagne voisine, afin qu’il n’y eût point d’endroit dont l’ennemi pût s’emparer, pour battre Villefranche. Il fit aussi faire le môle qu’ils appellent Darsène, pour y tenir les galères en sûreté ; & une partie ayant souffert du dommage par une subite tempête arrivée en M.D.LXXV & qui fit périr quelques galères d’Espagne qui y étaient, le même duc la fit réparer dans la suite. Charles-Emmanuel son fils & Victor-Amédée son petit fils, tous deux ducs de Savoie, afin que tout le monde pût jouir de la commodité de ce port, en firent un port franc pour toutes les nations, en mémoire de quoi la ville de Nice érigea ce monument, qui est de la composition du célèbre Emmanuel Theosoro, ce favori des muses, si savant dans la belle littérature :

MAGNO CAROLO SABAUDIAE DUCI,
ET VICTORI AMEDEO INVICTISSIMO FILIO,
QUOD IMMENSA REGALIUM ANIMORUM AMPLITUDINE
NON SUOS TANTUM POPULOS,
SED UNIVERSUM TERRARUM ORBEM COMPLEXI,
NATIONS OMNES
GRATUITA PORTUOSI LITTORIS IMMUNITATE
MAGNIS AUCTA COMMODIS RECIPI VOLUERINT,
AETERNUM GRATI ANIMI MONUMENTUM
AD OMNIBUS UBIQUE POPULIS DEBITUM
NICIA FIDELIS COLLOCAVIT.

C’est-à-dire

Au grand Charles-Emmanuel duc de Savoie
Et à l’invincible Victor-Amédée son fils,
Qui, par leur générosité royale,
Dont ils on voulu donner des témoignages
Non seulement à leurs peuples,
Mais aussi à toute la terre ;
Veulent bien recevoir gratuitement dans ce port très commode
Toutes les nations ;
La fidèle ville de Nice
A dressé ce monument éternel d’une reconnaissance
A laquelle sont obligés tous les peuples du monde.

Charles-Emmanuel II, duc de Savoie, ne voulant pas être moins généreux que ses prédécesseurs, ne se contenta pas de confirmer la franchise de ce port, il en augmenta les privilèges ; et pour faire de Villefranche une ville de négoce sûre et commode, il y invita les marchands de toutes les nations, & y établit une compagnie, pour acheter en argent comptant les marchandises qui s’y exposeraient, pour en faire des échanges & les transporter en piémont & dans d’autres pays. Il fit aussi construire un bâtiment public que les italiens nomment lazaret, sur la droite du port, ayant pour cet effet coupé le rocher avec le fer & le feu, & dépensé des sommes immenses. Aussi peut-il être mis au rang des plus beaux édifices d’Italie. Il sert à serrer les marchandises & à loger ceux qu’on oblige à faire quarantaine, avant que d’entrer dans la ville. Celle de Nice en fit bâtir presque dans le même temps, par les ordres du duc, un semblable, mais plus petit, dans l’endroit de la montagne, qui est vis-à-vis.

C’est ce que nous avions à dire pour le présent du port de Villefranche, qui est si grand qu’il peut contenir des flottes entières & les plus grands vaisseaux. Riccioli, Morisot, Leander Alberti, Cluvier, Merula, & autres auteurs en parlent plus amplement, en traitant des lieux de cette contrée où les vaisseaux peuvent aborder. Seulement ne dois-je pas oublier que le port de Villefranche étant à l’abri de tous les autres vents, est exposé au Sud-Ouest ; mais l’art et la nature ont pourvu à cet inconvénient ; l’art par le moyen du môle de darsène, construit par le duc Emmanuel-Philibert ; & la nature par la commodité d’un autre port fort vaste situé à l’orient, où l’on pêche toutes les années une grande quantité de thons. Ces deux ports sont séparés par un petit isthme entre le continent & la presqu’île, dans lequel est la forteresse imprenable de S. Hospicius, dont j’ai parlé ci-dessus.


Notes de lecture

Le texte introductif est largement emprunté à Anne Weigel, historienne, membre de la Société savoisienne d’histoire et d’archéologie, auteur d’une très remarquable et très complète étude sur le Theatrum Sabaudiae que l’on trouvera à la page :

[Anne Weigel : Le Theatrum Sabaudiae-> http://www.sabaudia.org/v2/dossiers/theatrum/public1.php]

BLAEU : la dynastie des Blaeu compte au moins trois générations. C’est d’abord Willem Janszoon Blaeu (1571-1638), élève du célèbre astronome Tycho-Brahé et auteur d’une carte du ciel qui fit référence à l’époque. En 1600, il fonde sa propre imprimerie-librairie à Amsterdam. Son fils Joan I (1596-1673), cartographe et graveur sera le principal artisan du Theatrum Sabaudiae, travail achevé par les trois petits-fils, Willem (1635-1685), Pieter (1637-1706) et Joan II (1650-1712) qui maintiendront la réputation de leur maison d’édition jusqu’au début du XVIII° siècle.

Charles-Emmanuel II : 14e duc de Savoie, de 1638 à 1675. Né à Turin le 20 juin 1634, il est le fils cadet de Victor-Amédée Ier et de Christine de France, «Madame Royale», la sœur du roi Louis XIII. Il devient duc à 4 ans, à la mort de son frère ainé. Sous la régence de sa mère, qui maintiendra le duché dans le giron de la France, l’influence de cette dernière se fera de plus en plus sentir, sous la pression absolutiste de Louis XIV. Et l’on comprend mieux ainsi les ambitions de Christine de France et du duc, à travers la publication du Theatrum Sabaudiae. En 1663, Charles-Emmanuel II épouse en premières noces sa cousine Françoise-Madeleine, fille de Gaston, duc d’Orléans. Devenu veuf un an plus tard, il se remarie avec Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours. Il meurt le 12 juin 1675.

Victor-Amédée II, 15e duc de Savoie, de 1675 à 1713 puis roi de Sicile, de 1713 à 1720 et enfin roi de Sardaigne, de 1720 à 1730. Né à Turin le 4 mai 1666, il est lui aussi placé, lorsqu’il succède à son père en 1675, sous la régence de sa mère qui poursuivra une politique identique de rapprochement avec la France. Deux ans après la publication du Theatrum Sabaudiae, en 1684, il épouse Anne-Marie d’Orléans, nièce de Louis XIV. Il écarte sa mère du pouvoir et n’aura de cesse de rendre à la Savoie son indépendance. Mais il se heurte aux ambitions belliqueuses de Louis XIV qui, sur les conseils de Vauban, envahira par deux fois le comté de Nice qu’il ne restituera qu’en 1713.
La même année, à la suite du Traité d’Utrecht, qui met fin à la guerre de succession d’Espagne, le duc de Savoie accède enfin au titre de roi en obtenant la Sicile qu’il échange ensuite contre la Sardaigne en 1720. C’est alors qu’il entreprend la construction du « port royal » de Villefranche, tel qu’il demeure encore aujourd’hui.

BORGONIO Giovanni Tommaso (1620-vers 1690) est le créateur de la plupart des planches gravées du Theatrum Sabaudiae. Il serait né à Pernaldo, en Ligurie, patrie de la célèbre famille d’astronomes Cassini. Entré dans l’administration turinoise en 1649-1650 comme secrétaire du duc Charles-Emmanuel II, il devient ingénieur des fortifications, topographe et cartographe, titre officiel qu’il acquiert en 1676.

MORELLO Carlo. Premier ingénieur et lieutenant-général de l’artillerie puis architecte, il participe à l’élaboration de plans, dont le parc de Racconigi, et à la construction de nombreux bâtiments comme le Palais royal de Turin dont il achève la façade. On lui doit des Avvertimenti sopra le fortezze di S.A.R. (Observations sur les forteresses de S.A.R.), carnet de croquis publié en 1656, parmi lesquels de nombreux plans des forteresses du comté de Nice ainsi qu’un plan d’extension de la ville et un projet de port aux Ponchettes (sous la colline du château).

GIOFFREDO Pierre est né à Nice le 16 août 1629. Après une solide formation au collège que les Jésuites venaient d’implanter à Nice, il est nommé directeur des écoles primaires de la ville, fonction qu’il assumera jusqu’en 1660. En 1653, il est ordonné prêtre.
En 1657 il publie sa première oeuvre historique, le Nicaea Civitas sacris monumentis illustrata (La ville de Nice illustrée par ses monuments sacrés) qui le fait remarquer par le duc Charles-Emmanuel II qui l’invite à Turin où il sera nommé historien de la Maison de Savoie en 1662 puis précepteur et aumônier du futur duc Victor-Amédée II en 1673. L’année suivante il reçoit aussi la charge de bibliothécaire ducal.
En 1679 il reçoit la croix de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare. Après l’accession au trône de Victor-Emmanuel II, il est déchargé de ses fonctions de précepteur et reçoit, en 1688, l’abbatiat du monastère de Sainte-Marie des Alpes (Notre-Dame d’Aulps, au sud de Thonon) qu’il échange en 1689 contre celui de Saint-Pons, à Nice où il rentre pour y mourir le 11 novembre 1692, non sans avoir, au préalable, négocié la capitulation de la ville auprès des Français en mars 1691. Outre le Theatrum Sabaudiae dont il fut le principal rédacteur, l’œuvre majeure de Gioffredo est sa Storia delle Alpi marritime, Histoire des Alpes-Maritimes dont il termine la rédaction en latin et en italien, en 1680 mais qui ne sera imprimée et publiée qu’en 1839 ! Une traduction en Français par l’Academia Nissarda de cet ouvrage, depuis bien longtemps introuvable, devrait bientôt paraître. Elle est impatiemment attendue car cette Histoire, reprise et copiée par de très nombreux historiens niçois, fait toujours autorité.

Mis en ligne le 7 juillet 2007

 

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Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Nice et Villefranche

Après avoir été chassés de l’île de Rhodes par Soliman le Magnifique, les Chevaliers de l’Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem cherchèrent un refuge en Méditerranée.

En 1527, le Grand-Maître de l’ordre, Philippe Villiers de l’Isle Adam, envoya Hercule de None comme ambassadeur auprès du duc de Savoie pour lui demander que l’’Ordre ait sa résidence à Villefranche et à Nice, jusqu’à ce que l’’île de Rhodes lui soit restituée. Le duc de Savoie souscrivit volontiers à toutes les demandes du Grand Maître et à la suite de cette autorisation, le 8 octobre 1527, Villiers de l’’Isle-Adam débarqua à Villefranche et habita avec sa famille une ancienne forteresse située au sommet du village, vers l’’emplacement occupé en son temps par des capucins. Les chevaliers et les autres membres de la communauté logèrent dans la ville. Leur présence, les vaisseaux qu’’ils firent construire, le mouvement qui s’’ensuivit, tout contribua à donner au port un grand développement.

Un document écrit par Dominique Tailliez, fondateur de l’ASPMV, ci-après.

 


 

Honoré d’Urfé

 

Mort d’ Honoré d’ Urfé

Honoré d’Urfé, poète et homme de guerre, meurt à Villefranche le 1er juin 1625

Issu d’une des plus vieilles familles nobles du Forez, Honoré d’Urfé voit le jour le 11 février 1568 à Marseille. Son père, Jacques Ier d’Urfé, né au château de la Bastie (Loire) en 1534, chambellan et gentilhomme de la maison du roi de France, avait épousé, le 25 mai 1554, à Compiègne, en présence de la Cour et du roi Henri II, Renée de Savoie, fille aînée et héritière de Claude de Savoie, comte de Tende et chevalier de l’ordre du roi, lieutenant général pour le roi en Provence et amiral du Levant. Par sa mère, Renée de Savoie, Honoré d’Urfé descend des Lascaris, une très ancienne famille impériale de Byzance, qui s’illustre à partir de Théodore Lascaris fondateur de l’empire de Nicée après la prise de Constantinople par les croisés , en 1204. Le dernier empereur Lascaris, Jean IV Doukas, âgé de 8 ans, sera renversé par le régent, Michel VIII Paléologue, en 1259. Pour éloigner les sœurs de Jean Lascaris, Michel Paléologue va les marier à des princes et seigneurs étrangers. C’est ainsi qu’Eudoxie Lascaris épouse Guillaume Pierre, comte de Vintimille, gentilhomme génois, que les révolutions de l’empire d’Orient avaient attiré à Constantinople, et qui appartenait à la branche aînée d’une ancienne famille, issue, dit-on, du marquis d’Ivrée, roi d’Italie. De leur mariage est issu Jean, comte de Vintimille et de Tende, qui releve le nom et les armes de sa mère, et dont la descendance a formé plusieurs branches connues sous le nom de Lascaris-Vintimille, et dont quelques-unes se sont perpétuées jusqu’à la fin du siècle dernier. Les principales étaient : – Celle des comtes de Tende, entrée dès le XVe siècle dans la maison de Savoie, par le mariage d’Anne Lascaris, comtesse de Tende et marquise de Menton, avec le prince René de Savoie. Claude de Savoie, grand-père d’Honoré d’Urfé, est le petit-fils d’Anne et de René ; – Celle des barons de Châteauneuf, qui a pris son surnom d’une baronnie située près de Grasse, en Provence, et dont un rameau se transplanta en Languedoc ; – Celle des seigneurs du Castellar et d’Apremont, qui se répandirent dans le comté de Nice, et qui ont produit le grand-maître de l’ordre de Malte, Jean-Paul Lascaris-Castellar, élu en 1636. Par son grand-père maternel, Honoré d’Urfé est donc un descendant de la maison de Savoie, laquelle était aussi présente, depuis longtemps, dans les restes de l’empire d’Orient : fille d’Amédée V, comte de Savoie (1285-1323), Anne de Savoie épousa en 1326 l’empereur Andronic III. Pour expliquer encore les liens entre le roi de France Henri II et la maison de Savoie, il convient aussi de rappeler que Louise de Savoie, fille de Philippe II, 7e duc de Savoie, par son mariage avec Charles d’Angoulème, était la mère de François Ier et donc la grand-mère de Henri II. Ce multiple lignage, extrêmement imbriqué, va influencer toute la vie et la carrière d’Honoré d’Urfé. C’est en rendant visite à son frère, Honoré de Savoie, gouverneur de Provence, que Renée de Savoie donne naissance à Honoré, son onzième enfant. Il passe avec sa mère ses premières années (1572-1575) à Tende (Alpes-Maritimes). On le retrouve ensuite dans la Bastie d’Urfé (Loire), lorsque, à peine âgé de dix ans, il entreprend des études classiques au collège de Tournon. A seize ans, le 12 janvier 1584, Honoré devient chevalier de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem (devenu ordre de Malte en 1530). Il s’engage alors dans la Ligue, opposée aux Huguenots (et donc au futur roi Henri IV), constituée par le duc de Guise, avec deux de ses frères, Anne et Jacques II d’Urfé, aux côtés de Charles-Emmanuel de Savoie, gouverneur du Lyonnais et duc de Nemours. Honoré se distingue par la prise d’Essalois, en 1590 et par celle de Villerest, en 1594. Entre-temps, le 25 juillet 1593, Henri de Navarre abjure le protestantisme pour enfin accéder au trône de France. Anne d’Urfé rejoint le camp des « royalistes ». Henri IV le nomme lieutenant général de Forez. Pour la Ligue, le duc de Nemours donne à Honoré l’ancien commandement de son frère aîné. Anne d’Urfé donne sa démission à Henri IV. Il cherche à reprendre les responsabilités confiées à son frère. En février 1595, à Feurs, puis en septembre, à Montbrison, Honoré d’Urfé se retrouve deux fois en prison, par suite de traîtrises. C’est Diane de Chateaumorand, épouse d’Anne, qui paye la rançon d’Honoré aux « royalistes ». En même temps, le duc de Nemours est arrêté par un autre forézien, l’archevêque de Lyon, Pierre d’Apinac. Amnistié, Honoré cherche à se faire oublier et se retire dans les Etats des Ducs de Savoie, à Senail près de Virieu-le-Grand (en Bugey) où il achète une terre. Il met alors ses armes au service du Duc Charles-Emmanuel de Savoie qui l’enrôle (1597-1598) et le nomme gentilhomme de sa chambre puis chambellan ordinaire, capitaine de ses gardes et de cent chevau-légers, colonel général de sa cavalerie et infanterie françaises. Il part ainsi en guerre contre Lesdiguières en 1597. Entre 1599 et 1600, Anne d’Urfé fait annuler son mariage avec Diane de Châteaumorand pour dol et non-consommation. Dans le même temps, Honoré d’Urfé est libéré de ses vœux monastiques dans l’Ordre de Malte. Il épouse Diane de Châteaumorand le 15 février 1600. Celle-ci est en effet le grand amour d’Honoré qui n’a que 7 ou 8 ans quand elle devient sa belle-sœur. Et c’est probablement à son retour à la Bastie d’Urfé qu’il en tombe amoureux, alors que son mari la délaisse. Le couple vivra à Saint-Martin-d’Estreaux, à la Bastie, à Paris (1608-1610) et à Virieu-le-Grand, dans le Bugey. Mais ce mariage sera sans postérité. Vers 1613, les époux se séparent, à l’amiable. Mais l’ancien ligueur ne peut tenir en place et reprend les armes en 1616 pour le duc de Savoie dont les alliances successives, tantôt avec l’Espagne, tantôt avec la France perturberont toute la fin de son règne et affaibliront son duché. C’est au cours d’une campagne de Charles-Emmanuel Ier contre la république de Gênes, lors de la guerre de la Valteline, qu’Honoré d’Urfé, maréchal de camp général, tombe malade. Il se fait transporter à Villefranche, où il rédige son testament le 30 mai 1625. Il meurt de pneumonie le 1er juin. Son corps sera transporté à Turin où il sera inhumé avant d’être ensuite ramené en Forez.



Honoré d’Urfé reste surtout dans l’Histoire comme sans doute l’auteur du premier grand roman-fleuve digne de ce nom de la Littérature française, L’Astrée. En effet, L’Astrée fut véritablement l’oeuvre de sa vie puisqu’il en commença la rédaction dès son adolescence à la Bastie sur les bords du Lignon, et que les deux derniers tomes ne furent publiés qu’après sa mort en 1627 et 1628. C’est même son secrétaire Baro qui rédigea, à partir de ses notes, la cinquième partie du roman qui contient au total plus de 5000 pages… La première édition générale parut en 1632-1633, puis en 1647. Et pour les lecteurs du XVIIème siècle, cela ne fait pas de doute : l’amour de Céladon pour Astrée est celui d’Honoré d’Urfé pour Diane de Châteaumorand.

 

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Le Combat Naval Fleuri 2008

Une manifestation unique en France : la bataille de fleurs sur l’eau


Comme chaque année depuis 1902, a eu lieu en 2008 à Villefranche-sur-mer, le mythique combat naval fleuri.

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Tout a débuté avec la Yole  » Laïssa Ana », fierté de l’association Une Yole pour Villefranche, qui a ravi le public avec une magnifique démonstration de manoeuvres à l’aviron.

 

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Puis la flotte de pointus, bateaux typiques du sud de la France, ornés de fleurs du pays composées en différents motifs ont défilé dans le port de la Santé de Villefranche-sur-Mer devant une foule nombreuse rassemblée sur les quais en ce lundi gras.

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Après un passage devant le public, les navigateurs longent les quais et jettent leurs fleurs aux spectateurs.
Le port de son bleu azur devient multicolore.

Un parrain d’exception !


Cette année, le Combat Naval Fleuri a bénéficié d’un parrain de choix puisque Christophe Pinna nous a ravi par sa présence et son soutien. Il a commencé la pratique des arts martiaux à l’âge de 5 ans, animé par un rêve : devenir le meilleur karatéka du monde. Il devient à 17 ans, Champion de France junior. C’est en 1986 qu’il part faire son service militaire au bataillon de Joinville. Il deviendra cette année-là, Champion de France militaire, Champion de France et d’Europe juniors. Les années passent et il ne cesse d’accumuler les titres. En 1993, il décroche son premier titre mondial à Alger en remportant la Coupe du Monde. En 1994 en Malaisie, la France remporte, avec Christophe Pinna, le titre de Championne du Monde par équipe. En mai 1997, il entre de plain pied dans l’histoire du karaté en reportant son troisième titre consécutif de Champion d’Europe toutes catégories. Ce qui lui fait un total de 6 titres européens. Quelques mois plus tard à Manille il décroche le titre mondial toutes catégories. Un an plus tard, jour pour jour, à Rio de Janeiro, la France remporte pour la troisième fois consécutive les championnats du monde. De retour du Brésil, il est nommé par décret Chevalier dans l’Ordre National du Mérite par le Président Chirac pour couronner sa brillante carrière sportive mais aussi pour les excellents services rendus à la cause de la jeunesse ainsi que son engagement dans la lutte contre la drogue et la délinquance. Le 14 octobre 2000, à Munich, Christophe remporte le titre suprême de Champion du Monde toutes catégories et décide de mettre fin à sa carrière de sportif de haut niveau. Par la suite, il deviendra entraîneur de l’équipe nationale aux USA, en Grèce puis en France. En août 2005, il quitte ses fonctions d’entraîneur national de France. Dans la foulée TF1 le sollicite pour assurer les cours de sport auprès des élèves de la 5ème promotion de la Star Academy. En novembre il est promu Officier dans l’Ordre National du Mérite par le Président de la République. Actuellement, il partage son temps à enseigner le karaté de compétition à travers le monde et participe activement à son entrée en tant que sport olympique.

Le pointu : la barque du sud

Chaque année, de nombreuses familles villefranchoises viennent avec leur bateau pour perpétuer cette fête centenaire. Les pointus (bateaux typiques du sud de la France) sont ainsi transmis de génération en génération en héritage d’une culture unique. Et même s’ils ne sont plus destinés à leur vocation première, la pêche, ils sont devenus un formidable outil de transmission de l’âme méditerranéenne.



Le Combat Naval Fleuri est donc l’occasion parfaite pour montrer aux azuréens et aux touristes ces bateaux qui font partie du patrimoine méditerranéen.

Avec les troupes …….
– La Fanfare de Villefranche-sur-Mer – Le groupe Olivula de Villefranche-sur-Mer – Los Caretos du Portugal – Les Koukeri de Razlog de Bulgarie – La Cavalcade Royale de Viareggio – Les danseurs de Tahiti – Les échassiers de la troupe l’Estock Fish.

Tous ces groupes ont développé lors de ce combat naval fleuri une ambiance festive très appréciée par le public. Un grand Merci
A notre municipalité, au public, à l’Association des Bateliers et Plaisanciers de Villefranche, l’Association de la Mouette de Nice, l’association une Yole pour Villefranche, l’Association Olivula, la Fanfare de Villefranche, les Groupes Folkloriques et ne les oublions pas, nos deux commentateurs préférés : Mme Bravetti et Mr Anselmo.

Le Combat Naval Fleuri 2007

Une manifestation unique en France : la bataille de fleurs sur l’eau
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Comme chaque année depuis 1902, a eu lieu à Villefranche-sur-mer, le mythique combat naval fleuri.

Tout a débuté avec la Yole  » Laïssa Ana », fierté de l’association Une Yole pour Villefranche, qui a ravi le public avec une magnifique démonstration de manoeuvres à l’aviron.

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Puis la flotte de pointus, bateaux typiques du sud de la France, ornés de fleurs du pays composées en différents motifs ont défilé dans le port de la Santé de Villefranche-sur-Mer devant une foule nombreuse rassemblée sur les quais en ce lundi gras.

Après un passage devant le public, les navigateurs longent les quais et jettent leurs fleurs aux spectateurs.  Le port de  bleu azur devient multicolore.

Un parrain et une marraine très Nissart !
Cette année, le Combat Naval Fleuri a bénéficié de parrains de choix puisque les humoristes et comédiens Niçois Richard Cairaschi et Martine Pujol ont été de la fête.

Le pointu : la barque du sud

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Chaque année, de nombreuses familles villefranchoises viennent avec leur bateau pour perpétuer cette fête centenaire. Les pointus (bateaux typiques du sud de la France) sont ainsi transmis de génération en génération en héritage d’une culture unique. Et même s’ils ne sont plus destinés à leur vocation première, la pêche, ils sont devenus un formidable outil de transmission de l’âme méditerranéenne.



Le Combat Naval Fleuri est donc l’occasion parfaite pour montrer aux azuréens et aux touristes ces bateaux qui font partie du patrimoine méditerranéen.

Avec les troupes Folkloriques du Carnaval de Nice et de la Fête des citrons de Menton

-Les Masques de Grabov Dol de Bulgarie -Les Rodjes Macrales d’As Bonceles de Belgique -Les Majorettes et la Fanfare (Arrivant de la fête des citrons de Mentons) -La Fanfare de Villefranche-sur-Mer -Le groupe Olivula de Villefranche-sur-Mer.



Tous ces groupes ont développé lors de ce combat naval fleuri une ambiance festive très appréciée par le public. Un grand Merci
A notre municipalité, au public, à l’Association des Bateliers et Plaisanciers de Villefranche, l’Association de la Mouette de Nice, l’association une Yole pour Villefranche, l’Association Olivula, la Fanfare de Villefranche, les Groupes Folkloriques et ne les oublions pas, nos deux commentateurs préférés : Mme Bravetti et Mr Anselmo.

 


 

 

La Rade et ses vents

Une escale de qualité….

La rade de Villefranche-sur-Mer n’était qu’une simple escale pour les navires antiques. Une halte de qualité car sa position géographique la situe entre le cap Ferrat à l’est et le cap de Nice à l’ouest. Ce mouillage est bien protégé de pratiquement tous les vents dominants et notamment du vent d’est, le plus présent sur cette partie de la Méditerranée.

Vent du nord : la Tramontane, passe directement de la haute montagne à la pleine mer. Elle souffle surtout l’hiver et amène la neige. Le vent souffle en force en tourbillonnant sur cette zone et soulève de petites vagues. Les montagnes situées au nord protègent le fond de la rade. Il balaye ce site sans soulever de grosse vagues. Une veille à bord suffit pour assurer le mouillage des bâtiments. Les navires ont également la possibilité de se rapprocher de la plage des Marinières, ce qui leur assure une totale sécurité. La Tramontane souffle durant une partie de la nuit pour tomber vers les 11 heures du matin.

Vent d’est : le Levante amène les nuages et la pluie. C’est un vent du large qui engendre rapidement une mauvaise mer. La rade parfaitement abritée, permet un mouillage unique entre Gênes et Nice.

Vent du sud-est : le Sirocco souffle assez rarement.

Vent du sud : Le Miéjournale,le plus traître, vent de la mer. Il est à l’origine des gros dégâts causés sur les installations portuaires de la Côte d’Azur. Il se lève durant la nuit, au large, pour tomber en fin de matinée. Si le vent n’atteint pas la côte, d’immenses vagues rondes, sans déferlantes, soulèvent la mer (des vagues hautes de 2 à 4 mètres). Le port de la Santé et le port de la Darse sont alors sous haute surveillance. Aucun site ne permet alors un mouillage serein en ce lieu.

Vent du sud-ouest : le Lebech souffle surtout en automne et en hiver et provoque de violentes tempêtes, c’est un vent chaud et humide.

Vent d’ouest : le Ponente est le plus puissant. Il rentre dans la rade et drosse les navires à la côte. La nuit précédant son arrivée, de petites vagues rondes se créent dans le sens sud-nord. Elles annoncent l’arrivée dès le lendemain, en fin de matinée, d’un gros coup de vent d’ouest sur cette zone. Le Ponente se dirige d’ouest en est, mais il change de direction dès qu’il rencontre les deux avancées montagneuses formées par le cap Ferrat et le cap de Nice. Il prend soudainement la direction sud-nord et dirige ses rafales et ses grosses déferlantes sur les navires mouillés en rade. Au mouillage, sans la possibilité de hisser les voiles rapidement, ils risquent de s’y trouver prisonniers et de finir leurs périples sur les rochers. Plusieurs épaves en témoignent… De nos jours encore, ce brusque changement de direction provoque la perte de nombreuses unités qui disparaissent alors sous les eaux. Le Ponente est de moins en moins présent en rade. Nous avons noté, depuis 1991, une baisse significative des coups de vent d’ouest et une augmentation de la vase et des fonds sous-marins de plus en plus « sales ».

Vent du nord-ouest : le Mistral, violent et froid, est atténué dans notre région par la chaîne de l’Estérel. Il s’annonce en général par une ligne bleue foncée à l’horizon. Il souffle par rafales et peut refroidir l’eau de dix degrés dans la journée. Il est dangereux car il se lève brusquement et ne permet donc pas toujours aux bateaux de rejoindre la côte.

 


 

 

La barque sublime

Cette authentique peota (barque à fond plat de 16 m de long et 2,60 m de large) est un magnifique exemple de l’art baroque du 18° siècle. Elle a été commandée aux chantiers navals de Venise par le premier duc de Savoie à obtenir le titre de roi à la suite du Traité d’Utrecht en 1713, Victor Amédée II.

 

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