La corderie
Dès l’entrée de la Darse, autrefois fermée et gardée par un poste militaire, s’impose à la vue un très long bâtiment de 165 m sur 6 m de large. Il s’agit de l’ancienne corderie, dernier élément du port construit à partir de 1772, sous Charles Emmanuel III. A l’origine d’un seul niveau elle servait à la confection des cordages en chanvre nécessaires à l’armement des frégates qui ont été introduites en plus des galères depuis 1762. L’activité de corderie n’a pas duré plus de 20 ans, jusqu’à l’arrivée des armées révolutionnaires françaises en 1792. Un plan daté de 1836 montre un projet de transformation de la corderie en bagne. A t’il été réalisé, le bagne ayant été fermé quelques années plus tard ?
plan de transformation de la corderie en bagne, 1836
La corderie au début du 20ème siècle
Pendant la troisième république, le bâtiment est transformé en caserne, la caserne Nicolas, qui abrite les troupes, les mulets, chevaux et ânes du 24ème bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) de 1876 à 1939.
Au début du XXème siècle la caserne a été surélevée d’un étage tout en conservant sa structure d’origine basée sur la répétition sur toute la longueur du bâtiment de 33 fois le même motif architectural de 5 m d’extension, chacun ayant une ouverture, fenêtre ou porte selon le niveau.
Après la dernière guerre, un Régiment de Tirailleurs Marocains (RTM) y est installé jusqu’en 1946. Les tirailleurs algériens suivent, ainsi que le 159ème Régiment d’Infanterie Alpine (RIA) jusqu’en 1951.
Par la suite, la partie nord de la caserne reçoit des bureaux, une poste et un magasin à l’usage des marins américains de la VIème flotte jusqu’au retrait de la France du commandement militaire intégré de l’OTAN, en 1967. Les locaux restant sont loués à des artisans.
Propriété du Ministère des Armées, le bâtiment, cédé à l’Éducation Nationale, est attribué à la Faculté des Sciences de Paris (Sorbonne) en 1962. Le laboratoire de Géodynamique sous-marine s’installe dans la partie nord, celui de physique et chimie marines dans la partie sud. Actuellement l’ensemble appartient à Sorbonne Université (Institut de la mer de Villefranche, associé au Centre National de la Recherche Scientifique).