Note relative à la Chapelle cachée

Note relative à la Chapelle cachée

 

Note

Positionnement de la Chapelle cachée

AF   10-03-14

Il s’agit d’apporter des preuves incontestables du positionnement de cette « Chapelle cachée » afin de conforter les preuves historiques de son lien avec à la « Fontaine sacralisée »

1/ Méthodologie

L’ancienne Chapelle, dont on peut distinguer les restes sur plusieurs photographies antérieures à la destruction de la Caserne Dubois (1942-1945), a été d’abord positionnée sommairement par JP Jardel près du mur Nord de la caserne, puis par la méthode des alignements entre deux photographies prises sous le même angle et à la même distance, en 1942 et le 09-02-2014 ( PJ 1, photos 1 et 2)

   Suite aux différentes mesures topographiques et aux relèvements pris au compas magnétique, deux points clés permettent de positionner cette chapelle avec certitude :

  • l’angle supérieur gauche (Est) de la porte murée que nous avons déterrée est à 5.60m au droit de la façade Est des Voûtes.
  • le mur Est de la Chapelle, dans l’azimut 200, est exactement parallèle et superposé à la façade arrière de la voûte 8b (Club de la Voile de Villefranche) et surplombe à la perfection le cul de four contenant la Fontaine sacralisée (PJ 2, plans 1 et 2 au 1/315° et 1/70°)

La Fontaine sacralisée est cachée au coeur de la petite voûte 8b du Club de la Voile de Villefranche, dont le seuil est 1m sous le niveau du sol naturel. La Chapelle qui la surplombait existe toujours : elle est cachée aujourd’hui au sein du patio surmonté de l’appartement « Rempart » (PJ 3, plan 3D et photo 3) et réduite à trois murs.

2/ Vers 1530 : la Chapelle (près de 2 siècles avant les voutes de la caserne)

   Le repérage de la Porte nord (enterrée) et de sa face intérieure murée démontre que le sol de la Chapelle cachée était 1m environ en dessous du niveau de la dalle actuelle du jardin Beaudouin qui constituait le plancher du 1° étage de la Caserne Dubois à 7.70m/sol. La Chapelle est à quelques centimètres au-dessus du sommet de la voûte 8b du CVV, à 6.70m/sol  (PJ 4, plan de coupe mur Sud) et à 3.90m au-dessus le la voûte de la fontaine cachée.

    Les dimensions hors tout de cette Chapelle sont de 8.00 x 6.20m avec des murs de 0.50m d’épaisseur, réduisant la surface intérieure à 7.00 x 5m. (PJ 5, Plan masse Patio/Chapelle). 

   La hauteur des murs de la Chapelle était au minimum de 6m, probablement 8, selon les mesures et l’interprétation possible des différentes gravures anciennes (PJ 4, Plan de coupe)    

    Comportant de manière certaine une porte Nord (murée, en partie déterrée), la Chapelle était primitivement accessible depuis les hauts et depuis le bord de mer par un sentier agrémenté sans doute de marches, qui est devenu aujourd’hui l’Escalier du 24° BCA. 

    La porte Est, telle qu’elle existe aujourd’hui, a été percée ultérieurement : son seuil est en effet au même niveau que le 1° étage de la caserne, c’est à dire 1m au-dessus du sol de la chapelle : munie de quelques marches, cette porte a servi d’accès à l’excroissance de la caserne Dubois.

3/ à partir de 1719 :

  La construction des Voûtes lancée par Victor Amédée II Duc de Savoie et Roi de Sardaigne a respecté la Chapelle toute proche puisque celle-ci était encore visible sur une aquarelle de 1830 de Clément Roassal (l’angle sud-est était pourtant situé à 1m du mur de la caserne)

4/  Vers 1772 : l’escalier couvert

  Il est clairement visible que la construction de l’escalier en pierres couvert par le bâtiment 8a (Plans 1 et 2) est postérieur à notre Chapelle, postérieur à l’achèvement des voûtes et contemporain de la construction de la caserne sarde commencée en 1772. L’usure et la patine de ses marches magnifiques, ainsi que les stries antidérapantes taillées dans leur longueur, témoignent de l’ancienneté de cet escalier et de son utilisation intense.

   On observe que la construction du bâtiment 8a enfermant l’escalier est faite de matériaux très communs semblables à ceux de la caserne, nettement différents de ceux de la façade noble des voûtes en pierre de taille (photo 2014). Elle est donc ultérieure.

   L’examen attentif du Plan masse Patio/Chapelle au 1/50° et du Plan des Voûtes au 1/70° met en évidence que le raccordement de cet escalier à la Chapelle dans laquelle il pénètre en oblique sur 1.30m de largeur, a été opéré au prix d’une destruction à l’angle du mur Est au droit de la Porte Nord, assortie d’une rectification de 20° du haut de ce mur et accompagnée de la construction d’une voûte de soutènement ancienne de 1.30m, parfaitement visible aujourd’hui.   

   Cette rectification, trop basse, n’est pas visible sur les photos obliques de 1920 ou 1940, mais elle apparaît nettement sur le Plan Toitures-terrasses (PJ 6), car lors de l’aménagement récent de l’appartement « Rempart » dans les murs de cette Chapelle, il a fallu aligner le haut du mur sur cette amputation de 20° de l’angulation Nord-Est.

    5/ vers 1850 :  l’examen des plans sardes de la caserne de 1850/1859 et du 26-02-1856  (PJ, plans) montrent que cet escalier était connecté à la chapelle pour servir d’accès Nord aux cages d’escalier des chambrées des militaires de la caserne Dubois. La destruction du mur pignon de la Chapelle a été opérée pour convertir cet espace en plateforme de circulation, le toit de notre chapelle s’étant effondré à cet occasion ou par la suite.

   On distingue au bas du mur latéral Ouest et du pignon Nord, avec quelques traces sur le mur Est, les restes d’un parement noir de 0.30 à 1m de hauteur peint sur enduit épais en forte dégradation, qui date de la caserne sarde puisqu’il recouvre également la face murée de la porte Nord de la Chapelle.

   Le plan montre également que la plate forme a été un temps cloisonnée pour abriter un « magasin à vivres » avec deux fenêtres de distribution. 

   Le cadastre napoléonien de 1873 (PJ, cadastre 1873) confirme ces faits. 

En résumé :

1/ La « chapelle cachée » construite à l’exacte verticale de la « Fontaine sacralisée »  existait dès le XVI° siècle avant la construction des Voûtes 1 à 7, auxquelles furent alors intégrées le bâti 8 contenant le lavoir et le bâti 8b contenant la fontaine. (PJ, Plan Voûtes au 1/315) avec mise à niveau des seuils (+ 1m). 

2/ La construction de la caserne sarde en 1772 a respecté la cohabitation avec la Chapelle, puisque celle-ci était encore visible sur une aquarelle de 1830 de Clément Roassal. La jonction de l’escalier 8a à l’ensemble du bloc des Voûtes s’est faite à cette occasion. 

4/ La connexion maladroite de cet escalier à la Chapelle à provoqué l’amputation de l’angle de son pignon Nord, puis la destruction du mur du pignon sud pour créer l’accès aux cages d’escalier nord des chambrées des militaires, ainsi qu’un magasin vivres. 

5/ Le percement de la porte Est dans le mur de la chapelle cachée a été fait au XVIII° siècle pour accéder au local situé en contre haut dans l’excroissance de la caserne.

     La Chapelle cachée sert aujourd’hui de patio d’accès aux deux appartements « Citadelle » (par la porte Est) et « Rempart » (par le haut) construits et gérés par la DDTM 06 pour les séjours vacances du personnel (ASCEE 06, Président : Emile ROUAULT, 04 93 72 74 14 et 75 55, emile.rouault@alpes-maritimes.gouv.fr ) dans des conditions qui méritent d’être éclaircies.